Sur ordre de son père, Arabella est contrainte de se fiancer à lord Sculthorpe, un odieux personnage qui la considère déjà comme sa propriété. Par défi, elle décide de perdre sa virginité avant le mariage. Mais… avec qui   La réponse s’impose vite : Guy, le marquis de Hardbury, de retour à Londres après huit ans d’absence. Arabella et Guy ont passé leur adolescence à se quereller, or le dandy plein de morgue s’est transformé en un homme fort séduisant aux allures de pirate. C’est donc lui qui la déshonorera !

Et à ce jeu dangereux, Arabella risque de perdre bien plus que son innocence…

Comme beaucoup, je furette sur les réseaux sociaux à la recherche de mes futures lectures. Parmi les comptes auxquels je suis abonnée se trouve Boulevard des passions. Il s’agit d’un forum où j’ai vite compris que Zaza était ma référence (en gros si elle aime, j’aime aussi). Il y a quelques semaines, elle a parlé de ce livre, j’ai noté le titre et vous devinerez que j’ai fini par le lire.

On est clairement dans un #EnnemiesToLover avec froufrous (comprendre dans la noblesse anglaise) et l’extrait choisi par Zaza m’a mis l’eau à la bouche.

Arabella est une femme intelligente qui tient à garder son indépendance. À une époque où les femmes ne sont que des trophées que l’on exhibe à sa guise, son franc parler ne lui valent pas que des amitiés. Alors quand son fiancé prévu depuis son enfance affirme haut et fort qu’il ne l’épousera pas et que son père menace de la déshériter si elle ne se trouve pas un mari, la jeune femme a des suées.

Et nous, on jubile parce qu’Arabella se tourne justement vers son ancien fiancé, Guy, pour manigancer un tour lui promettant de gagner quelques mois. Inutile de vous dire que tout cela ne va pas se passer comme elle le souhaiterait et que nos deux héros vont avoir le temps de s’échanger des amabilités sous couverts de sarcasmes et de piques toutes aussi savoureuses les unes que les autres.

Guy, pourtant tout fraîchement revenu après une absence de huit ans, n’a rien perdu de sa langue acérée et voit en Arabella une contrainte que son père a vainement tenté de lui imposer. Il est cynique et mordant à souhait avec cette femme qui est l’unique personne en Angleterre à lui tenir tête (je vous ai déjà dit que leurs échanges étaient délicieux ?).

J’ai réellement apprécié que d’un bout à l’autre du livre ils continuent leurs piques, même si la complicité et l’affection s’invitent dans les mots qu’ils s’échangent. À aucun moment l’autre s’aplatit ou s’affadit devant l’autre. Ils gardent leur morgue tout en s’emboitant parfaitement pour trouver une solution à tout ce qui leur tombe dessus. Parce que sous couvert d’humour, l’auteur nous dresse le portrait d’une société où la femme n’est qu’un pion, et où elle doit jouer avec le peu qu’elle a.